Feu d’artifice du 14-Juillet : cinq blessés hospitalisés dont deux ados de 11 et 12 …

Un incident durant le feu d’artifice du 14-juillet a fait cinq blessés. Deux ados de 11 et 12 ans ont été brûlés au cou et à la jambe, un octogénaire à la main en voulant intercepter une fusée lançait en sa direction. Ils ont tous été hospitalisés avec deux autres spectateurs.

«Le moins que je puisse dire c’est que j’ai eu la baraka, lâche un spectateur qui a évité de justesse un projectile provenant du pas du tir du feu d’artifice de ce 14-juillet, installé sur l’esplanade Jean-Moulin. J’étais assis sur le bord de la berge du canal (au port Jacques-Yves Cousteau) lorsque j’ai vu une fusée nous arriver dessus. Fort heureusement, elle a été stoppée par un poteau avec une forme de compteur. Sinon, je la prenais en pleine face.» Un incident qui aurait pu en rester là, sauf que deux autres fusées identiques qui seraient parties, selon plusieurs témoins, de manière horizontale en direction du public, ont blessé plusieurs spectateurs. «Tout le monde s’est mis à reculer, et a commencé à se marcher dessus : on est passé près d’un mouvement de foule» confirme un pompier qui assistait au feu d’artifice et qui tentait de calmer les familles des spectateurs blessés l’entourant.

Un enfant blessé au tympan, un autre à la jambe

Assis, en effet, sur le bord de la berge du canal opposé au pas de tir, deux adolescents de 11 et 12 ans souffraient de brûlures : l’une dans la jambe équivalente à un trou d’un diamètre égal à un petit doigt, l’autre au cou aurait une plus lourde blessure au tympan. Rapidement, les sapeurs pompiers castelsarrasinois qui étant encore affairés sous la halle Occitane à leur Sardinade, mobilisés trois ambulances (VSAB) qui étaient stationnées en raison de la foule, rue de la République.

Sur place, le sous-préfet Sébastien Lanoye et le maire Jean-Philippe Bésiers se portaient au chevet des deux ados traumatisés par cet incident, et de l’octogénaire respectivement transportés au centre hospitalier de Montauban et de Moissac. Peu après, deux autres personnes, un homme de 21 ans, et une femme de 51 ans se sont directement présentées aux urgences de la clinique du Pont-de-Chaume et à l’hôpital de Moissac pour de plus légères brûlures. Aucun d’eux n’aurait, pour l’heure, déposé plainte au commissariat et aucune enquête ne serait, pour l’instant, ouverte. L’affaire ne devrait toutefois pas en rester là, la municipalité organisatrice de l’événement voulant des explications.

Contacté hier, l’artificier Marc Penche confirmait l’incident, sans pouvoir en expliquer précisément l’origine (lire ci-dessous). Ce dernier nous confirmait qu’il se rendrait bien, cet après-midi, à une réunion initiée par le sous-préfet et en présence des organisateurs des festivités, du commandant de police et du capitaine des pompiers pour s’expliquer (lire ci-dessous).


À 4 ans, il échappe à une chute dans le canal

Peu après cet incident de fusées, un autre événement qui aurait pu avoir des conséquences tout aussi grave, est survenu toujours au bord des berges du canal. Un enfant de quatre ans qui était avec sa mère, a bien failli chuter dans l’eau. C’est un spectateur qui a eu la présence d’esprit de le pousser in extremis au sol avant qu’il ne bascule dans le canal, qui lui a certainement évité la noyade. Blessé à la lèvre par la chute, l’enfant a été soigné directement sous la halle Occitane par les sapeurs pompiers.


Réunion en mairie pour déterminer l’origine de l’incident

Sur place au moment des faits, le sous-préfet Sébastien Lanoye en sa qualité de responsable de la sécurité de son arrondissement, a décidé, hier, de provoquer une réunion cet après-midi avec l’ensemble des acteurs de l’événement. «Il s’agit d’une réunion de débriefing afin de comprendre comment les choses se sont déroulées, et pourquoi elles ont pu avoir lieu ?» nous assurait S. Lanoye qui confirmait qu’une fusée était bien partie dans une mauvaise direction blessant des spectateurs. «C’est incontestable, il y a eu un problème de sécurité, ce mardi soir, c’est la raison pour laquelle j’ai demandé au responsable de la société d’artifices qui avait déjà organisé ce feu à Castelsarrasin, de venir nous expliquer cet incident afin qu’il ne se reproduise pas l’année prochaine.»

Interrogé sur l’origine de l’accident, le sous-préfet comme la police, préférait laisser le professionnel du feu d’artifice donner ses explications. Plusieurs pistes étaient toutefois envisagées : un problème technique tel qu’un support maintenant les fusées qui auraient cédé avant ou au moment de l’impulsion électrique donnant la détonation, un câble du pas de tir qui aurait été déplacé par une personne ayant marché dessus, ou tout bonnement une erreur humaine qui demeure toujours possible… Autant de questions auquel l’artificier devra répondre cet après-midi.


Réaction de l’artificier

Marc Penche : «C’est la première fois en 15 ans de pyrotechnique que j’ai ce genre d’accident»

Professionnel expérimenté par plus de 15 ans de pratique pyrotechnique, Marc Penche, le responsable du feu d’artifice de Castelsarrasin et dirigeant de la société Pyragric à Cayriech, était, hier, encore sous le coup de cet incident. «Cela fait quinze ans que je tire une vingtaine de feux par an et je n’ai jamais eu un seul incident ayant blessé des spectateurs» garantissait l’artificier qui officie sur le site de la ville sous-préfecture depuis plus d’une décennie. «Ce site, je le connais bien, il est adapté à ce genre d’événement et ce genre d’accidents est extrêmement rare» insistait-il en pensant aux familles qui ont été blessées.

Interrogé sur l’origine de l’incident, Marc Penche paraissait aussi bien en difficulté de donner une réponse formelle. «C’est compliqué de vous répondre comme cela à chaud, c’est sûr, il y a eu un incident technique. Est-ce un autre projectile qui est en à l’origine ou une explosion au sol ? J’ai déjà pris contact avec mon fournisseur pour tenter de pouvoir y répondre.» Et de poursuivre : «C’est un élément compact de fusées qui a vraisemblablement mal fonctionné. Ce dernier, c’est vraisemblablement couché et les fusées sont parties un peu dans tous les sens. Ce qui est difficile à comprendre, c’est comment ce petit élément d’artifice a pu aller jusqu’à la berge opposée si ce n’est à rebondir sur l’eau du canal…»

Également questionné sur les raisons pour lesquels le feu d’artifice s’est poursuivi malgré l’incident, l’artificier était tout aussi clair et honnête dans sa réponse : «J’étais à la table de tir où j’ai vu qu’il y avait un problème technique sans m’apercevoir que des fusées avaient pu atterrir dans le public. Ce n’est qu’après la fin du spectacle que j’ai su qu’il y avait eu des blessés, c’est la raison pour laquelle je n’ai pas arrêté le feu d’artifice.»

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