Brest – À Brest, des tirs de mortiers d’artifice ont-ils visé un bus à Bellevue samedi soir ?

Ce dimanche 13 mars, au matin, tout est calme dans le quartier de Bellevue, à Brest. Les bus circulent normalement, comme si de rien n’était. Quelqu’un a-t-il entendu des détonations samedi soir, vers 20 h 45, le long de l’avenue de Tarente ? « Non, rien du tout », témoigne la fleuriste de chez Monceau, qui habite tout près de son commerce. Au café Bellevue, les clients accoudés au comptoir n’en savent pas plus. L’un d‘eux pense avoir entendu comme un feu d’artifice, « mais c’est tellement courant, que l’on ne fait même plus attention ».

Les lignes de bus déviées par précaution

Samedi soir pourtant, vers 20 h 45, trois mortiers d’artifice ont été tirés depuis un immeuble situé à proximité de la patinoire Rinkla, en direction de l’avenue de Tarente. Il n’y a pas eu de blessés. La police s’est rapidement déployée sur les lieux. Par précaution, les lignes 1, 4 et 5 du réseau de transport en commun Bibus ont été déviées sur l’avenue Le Gorgeu. « Au bout de trois quarts d’heure, la situation étant calme, les bus ont repris leur itinéraire normal », précise Bibus.

Les mortiers d’artifice auraient été tirés de l’immeuble à gauche, proche du Rinkla et de la station Tarente. (Photo Le Télégramme/Jean-Luc Padellec)

Sur les réseaux sociaux, les administrateurs d’une page Facebook ont posté la photo de deux bus dans la nuit. Sur l’un des véhicules, un halo de lumière incandescente capte le regard. L’image laisse à penser que le bus était directement visé. Vérification faite, il s’agit d’une photo d’illustration qui a déjà été utilisée par le compte Facebook de Bibus en septembre 2020, pour promouvoir la mise en place du Noctybus.

« Rien ne dit qu’un bus était visé »

Une enquête est en cours. De source policière, « rien ne permet d’affirmer à ce stade qu’un bus était directement visé ». Un doute également relayé par la Ville qui a eu un échange avec l’agent d’astreinte du réseau de transport en commun. De son côté, Bibus indique que la conductrice d’un bus roulait sur l’avenue « quand elle a aperçu des tirs de mortiers devant son bus, mais à une certaine distance ». Elle a aussitôt immobilisé son véhicule, puis elle a appelé le poste central Bibus ainsi que la police, conformément à la procédure établie.

Contacté, Luc Daniel, le délégué syndical de la CFDT chez Bibus, se félicite qu’une déviation ait été mise en œuvre aussitôt après le signalement des faits, comme cela avait été décidé avec la direction après les violences urbaines de janvier dernier à Pontanézen. Pour rappel, le 22 janvier dernier, quelques jours après une opération de police, des tirs de mortier d’artifice contre un tramway et une voiture de service de Bibus avait entraîné la suspension du trafic. Le personnel avait déclenché son droit de retrait. Trois jours plus tard, de nouveaux tirs de mortiers sur des véhicules de Bibus s’étaient produits à la nuit tombée, dans les quartiers de Bellevue et Saint-Pierre. Depuis, une relative accalmie avait été observée dans les quartiers brestois.

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