C’est certain, le prince héréditaire Jacques, tout comme sa soeur la princesse Gabriella, ont dû l’entendre déjà plusieurs fois, cette histoire, sans doute racontée par leur père le prince Albert II de Monaco : celle de Devota, jeune chrétienne originaire de Corse qui fut martyrisée au début du IVe siècle par le préfet Barbarus et dont la dépouille, qui devait être brûlée, fut dérobée par des fidèles puis placée dans une barque. Laquelle, dérivant sur des eaux menaçantes, sera ensuite guidée par une colombe jusqu’aux rivages de Monaco, un 27 janvier (de l’an 312)…
Des siècles plus tard, la ferveur des Monégasques envers leur sainte patronne ne se dément pas et le prince Jacques, du haut de ses 4 ans qu’il a fêtés le 10 décembre dernier et rentré de New York, y a contribué pour la seconde fois : dans la soirée du samedi 26 janvier 2019, le blond garçonnet était présent avec ses parents le prince Albert et la princesse Charlene pour effectuer un geste crucial, à savoir incendier l’embarcation qui rappelle cet épisode fondateur – selon les récits, cela pourrait aussi renvoyer à la destruction en 1070 du bateau d’un capitaine florentin qui avait tenté de voler les reliques de Sainte Dévote.
Adorable en manteau beige et jeans et à l’aise avec le public, qu’il a salué avec le sourire, le prince Jacques – sans Gabriella, contrairement à l’an passé – a aidé son papa à mettre le feu au bûcher, le tenant par la main et l’autre sur la torche embrasant les branchages. La princesse Charlene a ensuite pris le relais, secondant son époux en enflammant les autres tas de branchages. Le feu n’a pas tardé à grandir spectaculairement et les flammes à s’élever haut dans la nuit monégasque, ce qui n’a pas semblé effrayer Jacques.
Comme le veut la tradition, la barque à voile portant les reliques était arrivée par l’eau dans le port Hercule, une colombe relâchée accompagnant son arrivée tandis que des chants corses se faisaient entendre. Après une brève cérémonie de bénédiction de la ville, elle avait été portée au sein d’une procession très suivie depuis les quais jusqu’à l’église Sainte Dévote, où l’archevêque Monseigneur Bernard Barsi avait présidé à une courte cérémonie en présence de la famille princière, avant le rituel de l’embrasement, à 19h30, puis un feu d’artifice.
Les célébrations se poursuivaient ce 27 janvier, jour anniversaire, avec une messe pontificale conduite en la cathédrale Saint-Nicolas par Mgr Luigi Pezzuto, avant une procession solennelle des reliques jusqu’à la place du palais princier. En point d’orgue, un concert… d’orgue précisément allait ensuite, alors même qu’on pleurait le fameux organiste Jean Guillou, clore ce week-end de célébrations.