Festival de Carcassone : ils réveillent la cité médiévale


Jour 15 et 16
km 3165
Nous avons passé 24 heures dans la cité médiévale de Carcassonne. Pour les dix ans de son festival, où se produisent les stars du théâtre et de la musique, et son feu d’artifice du 14 juillet – le plus grand de France -, qui a attiré hier soir 700 000 spectateurs.

.. alors que la préfecture de l’Aude compte 50 000 habitants. Portrait de trois acteurs de ces deux événements de l’été, une chanteuse lyrique, un restaurateur-habitant et un artificier.

Gabrielle la fait vibrer  Les 3 000 spectateurs du héâtre Jean-Deschamps ont acclamé sa performance mardi soir. Gabrielle Philiponet a ébloui dans le rôle mythique et ô combien délicat de Violetta. L’héroïne de « la Traviata », et non celle, plus contemporaine, de la série de Disney. « C’était fou et émouvant, sourit l’Albigeoise, valeur montante formée par la star belge José Van Dam. J’avais d’autant plus le trac que je jouais dans ma région, devant des membres de ma famille. »

Flûtiste de formation, la soprano, âgée de 34 ans, s’est lancée dans le chant il y a maintenant dix ans. Avec quelle réussite ! Dans cette version décalée et vibrante de l’opéra de Giuseppe Verdi, mise en scène par la chanteuse et comédienne Arielle Dombasle, qui tourne tout l’été, elle découvre l’opéra en plein air. « Cela nous pousse dans nos retranchements, avoue-t-elle. Nous qui sommes d’habitude cocoonés, avec des loges chauffées, nous n’avons pas toujours de coulisses et nous produisons parfois sous la pluie. Mais à Carcassonne, il faisait beau et l’acoustique était parfaite. C’est très agréable. »

Philippe la régale Philippe Decaud est un personnage de la cité. Le patron de la brasserie le Sénéchal, face au château comtal, est l’un de ses trente restaurateurs. Une histoire de famille. Hier, il avait outre ses deux fils employés sa fille en renfort. « Le festival permet de fixer les touristes et les excursionnistes qui viennent une journée », apprécie-t-il. C’est aussi l’un des 50 habitants de la cité médiévale, qui a bien du mal à couper le cordon. « Les déplacements et les livraisons sont compliqués, mais c’est un bonheur d’habiter et de travailler dans un endroit classé au Patrimoine mondial et connu sur toute la planète », avoue ce bon vivant de 63 ans. Il a vécu des moments privilégiés avec les artistes qui s’y produisent. « J’ai porté le violon de Yehudi Menuhin, passé une nuit mémorable avec Claude Nougaro, servi une omelette à Robert Plant, un café à Sting, raconte-t-il. Quand elles viennent ici, les stars aiment se fondre dans la foule, incognito. »

Claude l’illumine Pour 25 minutes et 15 secondes de show sur 900 m du mur d’enceinte de la cité médiévale, le feu d’artifice nécessite quatre jours d’installation par 20 artificiers et 14 agents municipaux. Mais un seul homme le déclenche. C’est Claude Devernois, le directeur technique des spectacles de la société Lacroix-Ruggieri. « J’ai tiré mon premier feu d’artifice ici en 1984, précise ce fils de pompier de 65 ans, dont quarante de carrière. Je ne m’en lasse pas. C’est toujours un travail d’équipe et un défi, dans un site qu’on veut mettre en valeur mais qu’on doit aussi protéger. » Avant l’embrasement, hier, il vérifiait encore le raccordement des 150 000 projectiles, 90 boîtiers informatiques et d’une tonne de poudre.

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