Le site est illuminé ce vendredi soir, dès 22 h 30, par un feu d’artifice. Un tableau marin aux mille couleurs.
Allongé au soleil, face à la mer, sur la plage capagathoise, vous ne voyez que lui. Sa couleur sombre et son phare attirent le regard de tous les vacanciers. Il fait partie du paysage mais beaucoup ont oublié son histoire. Et pourtant, s’il pouvait parler, le Fort Brescou, érigé en 1586, en aurait des choses à dire…
Une île volcanique
Bien loin du temps des guerres de religion et de rôle défensif, du roi Louis XVI et de sa prison d’État, le Marseillanais Julien Ricard, dernier gardien du phare – jusqu’en 1986 – appartient lui aussi à l’histoire de Brescou. « Ce n’était pas un métier facile, un jour mes parents sont restés coincés une semaine sur l’île à cause du mauvais temps, se souvient son fils, Alain Ricard, qui avoue connaître chaque caillou du vieux fort. J’ai grandi dedans. »
La famille Ricard est la dernière à avoir habité l’île volcanique, pendant un an et demi. Le système du phare devenant automatique, ils ont pu regagner la côte et s’installer dans la Maison du passeur, sur la falaise.
Préserver le monument
Des souvenirs avec le Fort Brescou, tous les Capagathois en ont. Des sorties du dimanche au large, près de l’île pour ramasser des moules ou des oursins (dont la pêche est aujourd’hui réglementée), au pique-nique sur la plage de Brescou… chacun a sa petite histoire.
Et c’est pour se rappeler de ce bon vieux temps et préserver ce monument des mers qu’Alain Ricard, sa famille et de nombreux Capagathois ont rejoint l’année dernière l’association des Amis du Fort de Brescou. Leur objectif : défendre un projet de rénovation du joyau du Cap-d’Agde, qui subit chaque jour l’érosion du temps et de la mer.
Inaccessible au public
Aujourd’hui inaccessible au public, seule la petite plage de l’île est encore fréquentée par les vacanciers. Quant aux abords du Fort, ils sont très dangereux, parsemés de rochers. « Ils font le bonheur des réparateurs de bateaux. Plus d’un y a laissé sa coque ou son hélice », s’amuse Sophie Banny, qui appelle chaque plaisancier à un comportement civique et responsable. N’oublions pas que l’île fait partie de l’aire marine protégée Natura 2000. Et ça aussi, les Capagathois y tiennent.