A Carcassone, Marseille, Toulouse, Lille, Dijon, La Rochelle ou Biarritz, des artificiers de Lacroix-Ruggieri sont aux manettes du traditionnel feu d’artifice de ce 14 juillet 2010. Leader européen sur toute la pyrotechnie de divertissement, la société basée à Sainte Foy de Peyrolières en Midi-Pyrénées livre les produits explosifs… et met le feu aux poudres.
La société tire en effet les bouquets colorés via des artificiers agrémentés par la préfecture. Les feux de villages sont quant à eux tirés par les 1700 artificiers que le réseau de distribution exclusif de Lacroix-Ruggieri a embauchés pour l’occasion. Dans les petites communes, socle du marché du pyrotechnicien, les employés communaux pourront souvent être habilités à tirer les feux, parce que la matière active sera inférieure au seuil de 35 kg, et que l’explosif ne contient pas de matières dites « k4 ».
Fiche d’identité
Chiffre d’affaires : 100 millions d’euros
Capital: société familiale dirigée par la même famille (Lacroix puis Barres) depuis 1848. En 1997, Lacroix a racheté son concurrent depuis toujours, Ruggieri.
Passé royal. En 1739, les frères Ruggieri ont émigré de Florence pour devenir les artificiers du roi Louis XV, et ont ainsi animé les fêtes de Versailles.
40% du chiffre d’affaires le 14 juillet
Avec deux autres petites sociétés du territoire, Lacroix-Ruggieri est l’un des derniers fabricants en France de feux d’artifices. « Sur l’année, nous tirons 10.000 feux », indique Jean-Michel Dambielle, directeur général opérationnel de la filiale du groupe Lacroix. La maison-mère fabrique d’autres produits pyrotechniques comme des déclencheurs d’avalanches, des fumigènes, ou encore des dispositifs servant à déplier les ailes des satellites. « Sur ce chiffre total, 4.000 feux sont tirés le 14 juillet uniquement, soit 40% du chiffre d’affaires », souligne-t-il.
Outre la date fatidique commémorant la fête de la Fédération en 1790, des fêtes de village incluent des feux d’artifices tout l’été, de début mai à fin septembre. Pour tenter de désaisonnaliser sa production, l’entreprise compte désormais une filiale à côté de Dubaï, et une autre en Chine, la saison des feux d’artifices se déroulant au Moyen-Orient d’octobre à mars.
Recette explosive
La bombe, la chandelle, le pack, le pot à feu, le bengale, les jets, achetés à l’unité ou fabriqués, vont composer le feu d’artifice. Lacroix-Ruggieri se contente d’acheter les basiques sur étagère en Espagne, en Italie ou au Portugal, derniers fabricants européens, et bien sûr en Asie voire en Australie. Le français se concentre sur la fabrication d’effets spéciaux à haute valeur ajoutée.
Collection 2010
Chaque année, le catalogue que l’entreprise propose est renouvelé pour au moins 30% de son contenu. « La collection 2010 est très axée environnement », s’enorgueillit Jean-Michel Dambielle. En atteste l’image bucolique de couverture, une fleur de pissenlit s’élançant vers le ciel depuis un champ vert bouteille. En atteste surtout la certification ISO 14001, décrochée par l’entreprise l’année dernière. « Le produit est fait à base de papier, de carton, et de plastique : nous tentons au maximum de réduire la part de ce dernier composant, qui n’est pas biodégradable » appuie le directeur opérationnel. Quant à la poudre noire, faite de souffre et de salpêtre, elle n’inquiète pas plus que ça les climatologues, souligne ce dernier.
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