Le Havre est-elle une ville qui vous inspire pour les feux d’artifice ?
« Bien sûr. C’est une ville dont l’architecture a été complètement refaite après la guerre. Pour moi c’est une ville assez moderne. Et l’endroit où l’on tire est face à la mer, c’est vaste et me donne beaucoup d’idées par rapport à l’artifice ».
Comment faites-vous pour vous renouveler ?
« Tous les ans, nous avons des nouveaux produits. Quand c’est non musical comme au Havre, c’est différent. Nous n’avons pas de bases sonores pour s’inspirer, donc on est vraiment sur du rythme, des bases de couleurs et sur de la matière. Comme nous sommes partis sur le thème de la liberté, on a décliné pas mal de choses sur le bleu, le blanc et le rouge au début. Puis sur des gammes de couleurs comme l’or, des verts clignotants, des étoiles rouges et vertes. Nous allons vraiment sur différents types de produits. On essaye de créer des histoires visuelles. C’est comme de la peinture en mouvement mais aussi avec cette notion de bruit. Mais un feu d’artifice peut être aussi silencieux. Et dans un feu non musical, c’est intéressant de jouer sur la sonorité de l’artifice. Et bien sûr, le rythme est très important. »
Vous tirez depuis le bord de mer, quelles sont les contraintes ?
« Au Havre, il y a une contrainte très particulière qui est la plage de galets. C’est une complexité. La première fois que je suis venu dans cette ville pour faire un feu d’artifice, je me suis dit : « mais ce n’est pas possible d’être sur les galets, c’est hyper dangereux. On ne peut pas installer le matériel dessus. » Alors j’ai fait venir une pelleteuse pour faire une tranchée et tout poser à même le sable, pour bien isoler et qu’il n’y ait pas de problèmes ou d’accidents. Ce sont des habitudes qui ont été gardées depuis. »
Au bord de mer, il y a souvent beaucoup de vent, comment vous le gérez ?
« Le vent c’est ce qu’il y a de plus contraignant pour nous. Surtout lorsqu’il est en direction du public. On doit faire attention. Si le vent est plus puissant que 54 km/h et surtout en direction du public, on est obligé d’annuler. Mais ça nous est déjà arrivé d’annuler en dessous de cette norme. C’est le chef de tir qui décide. S’il sent que c’est dangereux, il peut être amené à ne pas tirer. Il a la responsabilité de millier de personnes. »