La sécheresse a raison des feux d’artifice de la Saint-Jean

Les Québécois devaient déjà renoncer aux grands rassemblements de la Saint-Jean, mais la sécheresse leur interdit désormais de souligner la fête nationale avec des feux d’artifice, alors que les risques d’incendie demeurent au niveau extrême et que l’incendie majeur au nord du Saguenay est toujours hors de contrôle.

« La Saint-Jean est propice aussi aux feux d’artifice, mais un simple petit tison pourrait créer une situation chaotique. On vous demande, pour cette année, de ne pas en faire », a indiqué le ministre des Forêts Pierre Dufour, lundi, en point de presse. 

La ministre de la Sécurité publique Geneviève Guilbault a ajouté que les municipalités vont « emboîter le pas » et suivre cet interdit.

« On veut, si vous me passez l’expression, éviter de courir après le trouble. Donc, si tout le monde pouvait s’abstenir de faire des feux au chalet, en forêt, dans la cour, partout, incluant les feux d’artifice, on devrait bien s’en sortir sans dépasser notre capacité opérationnelle », a-t-elle dit.

Près de 95 %, des feux de forêt déclenchés cette année sont d’origine humaine, soulignent les autorités.

La sécheresse et les températures élevées ont transformé la forêt québécoise en poudrière, qu’un innocent feu de camp mal éteint pourrait embraser.

Des chalets menacés

En plus de la destruction de paysages naturels, l’important incendie de forêt qui fait rage au Lac-Saint-Jean met en péril près de 150 chalets et est toujours hors de contrôle, a fait savoir le gouvernement.

« On est très tributaires de la météo et c’est pour ça qu’on se croise les doigts pour que la pluie qui est prévue arrive le plus tôt possible », a indiqué Geneviève Guilbault.

La pluie qui doit tomber dans la nuit de mardi à mercredi devrait permettre aux avions de la SOPFEU d’approcher la zone.

En matinée, on estimait que 72 000 hectares de forêt ont été ravagés jusqu’ici par l’incendie situé dans le secteur Chute-des-Passes, soit près d’une fois et demie la superficie de l’île de Montréal. Il aurait été causé par un feu de camp mal éteint ou mal surveillé.

Des pompiers en renfort à Rivière-Ouelle

Pendant ce temps, à Rivière-Ouelle, dans le Bas-Saint-Laurent, le combat s’est poursuivi contre un incendie de tourbière, qui a aussi détruit 326 hectares de forêt. 

Des écoles ont été fermées de façon préventive et l’autoroute 20 a également été fermée dans le secteur lundi pour faciliter des opérations d’arrosage.

« Le feu est vraiment contenu, puis actuellement, il n’y a aucune infrastructure menacée », a précisé le préfet de la MRC de Kamouraska, Yvon Soucy.

« Pour l’instant, la situation est encourageante », a ajouté M. Soucy, tout en soulevant que « le vent peut se lever dans une demi-heure puis ça va être différent ».

Par ailleurs, 20 pompiers de Lévis prêtent main-forte, depuis lundi soir, aux sapeurs de Rivière-Ouelle.

La Ville de Lévis dit avoir répondu à l’appel du gouvernement qui a sollicité les services incendie de plusieurs municipalités dans les dernières heures.

Lundi, on recensait 32 incendies de forêt en activité au Québec. Depuis le début de l’année, 461 feux de forêt se sont déclarés, soit deux fois plus que d’habitude à pareille date. Ces incendies ont affecté plus de 73 000 hectares de forêt, contre 26 850 hectares affectés en moyenne à pareille date.

— Avec la collaboration de Jean-Luc Lavallée

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