Dimanche soir à 20h à Zoug, l’acte VII de la finale de National League désignera avec certitude le champion. Cette ‘Finalissima’ chère aux Alémaniques est la quintessence du hockey.
‘Quand on est enfant et qu’on joue un match de hockey, on imagine marquer le but décisif dans un 7e match. Entre les deux équipes, vous avez des centaines de matches VII joués.’ L’entraîneur zougois Dan Tangnes sait comment capter son auditoire. Mais le Norvégien a parfaitement raison. Comme le dernier penalty transformé ou l’arrêt décisif pour un gardien, n’est-ce pas Yann Sommer, le but pour le titre a quelque chose qui renvoie à l’essence du sport: être le héros.
On se souvient du but de Sidney Crosby en prolongation aux JO de Vancouver et de la joie immense de toute une nation. Dimanche, chaque joueur tentera d’être le héros ultime. Ultime car il y a eu plusieurs héros dans cette finale indécise. Le gardien Jakub Kovar a tout d’abord tenu le fort pour Zurich, alors que Denis Malgin a enfilé les buts décisifs avec une précision de métronome. Puis Zoug s’est réveillé, et Jan Kovar et Dario Simion ont permis au champion d’y croire à nouveau. Vendredi soir pour le dernier match de l’histoire du Hallenstadion, c’est Leonardo Genoni qui a sorti son habit de gala.
Zoug favori
‘Chaque amateur de hockey en Suisse qui suit cette finale sans parti pris a mérité cette finale’, a très justement lancé Dan Tangnes devant la presse. Alors qu’on pensait que le duel serait serré entre les deux formations, Zurich s’est retrouvé avec quatre pucks de match sans qu’on comprenne vraiment comment. Mais Zoug s’est accroché et voici les deux équipes face à un match couperet.
Et avant cet ultime acte, les chances zougoises sont drastiquement remontées. Quand Zurich peine à trouver la faille autrement que par Denis Malgin ou Sven Andrighetto, Simion, Hofmann, Herzog ou Zehnder sont là pour marquer des buts. Du côté de Rikard Grönborg, on sent l’absolue nécessité de compter sur ses vedettes.
Ainsi les deux joueurs à avoir eu le plus de glace vendredi sont Malgin (22’34) et Andrighetto (22’26). Dans les rangs zougois, seuls Klingberg et Herzog ont dépassé les vingt minutes parmi les attaquants. On connaît l’importance de la récupération en play-off quand certains joueurs doivent lutter sur la glace et accepter leur corps meurtri par l’effort.
Zurich l’a fait trois fois
En plaçant Herzog sur la première ligne et en mettant Hofmann sur la deuxième pour l’acte IV, Dan Tangnes a relancé les actions de son club. Mais pas question pour le Norvégien d’en faire des caisses: ‘Maintenant, cela ressemble à un coup de génie. Mais il n’y a franchement pas tant d’explications là-derrière.’
Dans les rangs zurichois, on a aussi des choses auxquelles se raccrocher. Il est clair que l’équipe qui accueille le 7e match a les statistiques de son côté puisque sur les 41 matches VII de l’histoire du hockey suisse, l’équipe visiteuse ne l’a emporté qu’à huit reprises, le dernier exploit en date étant Davos à Rapperswil cette saison en quarts de finale. Ceci dit, le ‘Z’ l’a déjà réussi par trois fois depuis 1998 et l’introduction du best of 7. C’était en 2001 à Lugano, en 2012 à Berne et en 2018 à Lugano.
/ATS