Le feu d’artifice provoque un incendie à la pointe du Raz – Ouest

vendredi 23 août 2013


Mercredi soir, le feu d’artifice de l’association des commerçants de la pointe du Raz a provoqué un incendie. 4 ha de végétation ont brûlé, sur le site naturel protégé, classé Grand site de France. Chaque été, depuis trois ans, l’association y organise une soirée-concert, qui se termine par un feu d’artifice.

L’une des fusées aurait dévié de sa trajectoire, entraînant un incendie au niveau du belvédère Sud. Environ 2 000 personnes participaient à la soirée. Au moment où l’incendie s’est déclaré, vers 23 h 30, de nombreuses personnes avaient déjà quitté le site. Selon un témoin, « c’était très impressionnant, mais il n’y a pas eu de mouvement de panique. Le personnel du site a bien réagi en installant des barrières tout de suite et en canalisant le public ». L’incendie n’a pas fait de blessé et n’a touché aucune habitation.

« Pas de risque zéro »

Mercredi, la préfecture du Finistère avait émis un appel à la vigilance, précisant que, devant les conditions climatiques de forte chaleur et l’absence de précipitations, la végétation était particulièrement vulnérable au risque d’incendie. « C’est au maire et aux organisateurs d’apprécier la pertinence de l’appel à la vigilance, en fonction de l’endroit, du type de végétation et des variations des conditions météo », explique Martin Jaeger, secrétaire général de la préfecture. Les organisateurs avaient fait avaliser leur projet devant le syndicat mixte de la pointe du Raz. La mairie aurait pu bloquer le projet, mais les organisateurs n’avaient pas besoin de son autorisation.

Pour le maire de Plogoff, Maurice Lemaître, l’événement n’a pas été causé par de la négligence : « Toutes les conditions de sécurité étaient réunies. J’ai moi-même été sur le pas de tir avant le début du feu d’artifice. Mais le risque zéro n’existe pas. »

Un coup de vent serait responsable de la modification de la trajectoire de la fusée. Elle est ensuite retombée dans un buisson de broussailles sèches. Pour un feu d’artifice de ce type (K3), il n’est pas nécessaire de déposer une demande en préfecture.

Des réparations ?

Les gendarmes ont contrôlé les papiers de l’artificier, pour « vérifier s’il avait les autorisations pour exercer les tirs de fusées », explique une source proche de l’enquête. Autorisations qu’il détenait. Selon Bruno Le Pape, commandant-adjoint de la compagnie de gendarmerie de Quimper, « il s’agit d’un malheureux accident ».

En définitive, les pompiers estiment à quatre le nombre d’hectares détruits ou abîmés par l’incendie. Le coeur du Grand site de la Pointe du Raz compte environ 200 ha. Pour Maurice Lemaître : « On s’en serait bien passé, mais ce n’est pas une catastrophe. L’année prochaine, ce ne sera qu’un mauvais souvenir. »

Les terres endommagées appartiennent au Conservatoire du littoral, qui n’avait pas donné son accord pour l’organisation de cette manifestation. « S’il est avéré que le feu d’artifice a été tiré depuis les terres du Conservatoire du littoral, nous déposerons plainte contre X », prévient Denis Bredin, délégué régional du Conservatoire. « Même si ce n’est pas le cas, devant une telle imprudence, nous demanderons des dommages et intérêts. »

Chloë VIOLETTE.

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