Le ciel du Domaine National de Saint-Cloud, dans les Hauts-de-Seine, s’embrasera ce samedi soir pour la neuvième édition du Grand Feu. Un évènement difficile à rentabiliser.
C’est un évènement grandiose, qui a nécessité un an de préparation, dix jours d’installation et l’intervention de 120 techniciens dont 30 artificiers : ce samedi 9 septembre se tiendra la neuvième édition du Grand Feu, au Domaine de Saint Cloud, à l’ouest de Paris. Un feu d’artifice de pas moins d’une heure quarante divisé en deux parties.
« La première d’une vingtaine de minutes est classique, traditionnelle. Cette année, elle retracera les différentes étapes d’une journée du Roi Soleil, au XVIIe siècle. La seconde, plus longue, met en scène une trentaine de tableaux contemporains sur des musiques connues de tous telles que la bande originale du film « Titanic ». », explique Patrick Joly, producteur et coréalisateur de l’évènement. Ce chef d’entreprise, fondateur du site immobilier De particulier à particulier et passionné des feux d’artifices, finance entièrement ce spectacle.
Un budget de 1 million d’euros
Malgré des places à un tarif élevé (de 32 euros à 89 euros), cet évènement lui coûte en moyenne la coquette somme de 150.000 euros chaque année. Car sur les huit dernières éditions, deux seulement ont fait carton plein, lui permettant d’être à l’équilibre. Au total, le budget de ce Grand Feu atteint 1 million d’euros. 700.000 euros sont consacrés au spectacle en lui-même, réalisé par l’entreprise de pyrotechnie Fêtes et Feux, et 300.000 euros sont dédiés à la publicité.
Pour Patrick Joly, cette situation est difficile. « J’envisage de faire perdurer cet évènement mais je voudrais aussi ne plus perdre de l’argent », reconnaît-t-il. Il espère réussir à obtenir des subventions et à convaincre des sponsors. A seulement trois jours du spectacle, sur une capacité d’accueil de 23.000 spectateurs, 15.000 places avaient été réservées. Mais selon lui, « la plupart des réservations s’effectuent au tout dernier moment, en fonction de la météo. »
Sécurité renforcée
Le coût de le sécurité pèse notamment sur le budget de l’évènement. « Samedi soir, 70 personnes seront chargées de la sécurité à l’intérieur du parc. Les effectifs ont doublé par rapport aux première éditions du feu », précise ainsi Bertrand Julhès, le président de Fêtes et Feux. « Mais il faut ajouter la sécurité extérieure. Elle est assurée par les policiers et depuis l’an dernier, elle nous est facturée en totalité par la préfecture. Cela représente un nouveau poste de charges très important pour nous. » La Préfecture des Hauts-de-Seine confirme, expliquant que c’est toujours le cas lorsqu’il s’agit d’un évènement privé. « Les petites entreprises n’ont pas les moyens d’assumer ce coût. Il ne faudrait pas que cela représente un blocage pour l’organisation d’évènements festifs et culturels », déplore Bertrand Julhès.