Les feux résonnent devant la Maison d’arrêt de Chaumont (52) – le Journal de la Haute

En seulement huit jours, trois feux d’artifices tirés par des particuliers ont retenti devant la Maison d’arrêt de Chaumont, provoquant étonnement et dérangement chez les riverains. Il semblerait que ces événements soient liés à l’anniversaire d’un détenu.

Les riverains de la Maison d’arrêt de Chaumont en voient décidément de toutes les couleurs. Régulièrement et depuis des années, ils entendent des cris venant de la prison, soit des détenus directement soit d’autres personnes, depuis la rue. Généralement, ces nuisances sonores ont lieu en soirée ou pendant la nuit. Au fil des ans, les riverains s’y sont habitués, surtout que ces gênes sont surtout dérangeantes en été, lorsque les riverains profitent de leurs extérieurs. Cette fois-ci, les troubles viennent de feux d’artifices lancés juste devant le mur de la Maison d’arrêt.

“La première fois, il était minuit. On se demandait bien ce qu’il se passait surtout qu’on l’a ressenti comme une explosion.”, se souvient Julie Vautrin. “Heureusement, j’ai vu par ma fenêtre qu’il s’agit d’un feu d’artifice. Quelque part, ça m’a rassurée que ce ne soit que ça.”

Ce premier événement a eu lieu le 13 mars dernier. Finalement, c’est plutôt la répétition de ces feux qui causent du dérangement à Julie et à sa famille car tout a recommencé le 15 vers 22 h 30 mais aussi le 21 mars vers 21h30. “Mon petit garçon de trois ans se réveille en sursaut.” Surtout, qu’à chaque fois, les tirs sont suivis de cris et d’acclamations de la part des prisonniers. “Ils disent : continuez, c’est super !”

Un peu plus loin mais toujours dans le quartier du Val-Barizien, Béatrice a aussi entendu ces feux. “Ils durent à chaque fois plusieurs minutes même si c’est le premier qui était le plus long.” Plusieurs fois, elle est sortie de chez elle pour regarder, comme ses voisins. “Finalement, c’est bizarre, sympa à voir et limite amusant !”, lance-t-elle.

Surveillance accrue après les feux

Du côté de la police, les mortiers des feux ont à chaque fois été récupérés au niveau de la rue Balzac. Les forces de l’ordre espéraient pouvoir récupérer des éléments sur ces objets auprès de la police technique et scientifique mais c’est quasiment impossible.

Depuis le premier tir du 13 mars, la surveillance s’est accrue autour de la Maison d’arrêt, surtout en fin d’après-midi et en soirée. Plusieurs résidents, dont le comité de riverains créé suite aux nuisances sonores de la prison, doivent également être entendus dans les jours qui viennent. Pour l’instant, personne n’est identifiable, sachant que les feux utilisés ne nécessitent pas d’habilitation spécifique et qu’ils sont en vente libre en magasin ou sur Internet.

A la Maison d’arrêt de Chaumont, ces événements ont été pris en charge dès les premiers signalements avec une réunion sécurité organisée à la Préfecture. La direction explique que l’un des 75 détenus a une forte renommée à Chaumont et que des jeunes chaumontais viennent ainsi lui rendre hommage et « lui apporter leur soutien ». Et effectivement, après vérification, l’individu incarcéré fêtait son anniversaire. La direction précise que ce genre de problèmes est inhérent aux maisons d’arrêt en zone urbaine.

La direction de la prison dit avoir pris les mesures nécessaires pour régler le problème dont l’activation supplémentaire de vidéosurveillances à l’intérieur de l’établissement.

Laura Spaeter et Frédéric Thévenin

Les feux ont tous été tirés depuis la rue de Balzac.

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