Lisieux : victimes de la série d’incendies criminels, ce couple recherche un logement

Quentin indique l’appartement que lui et sa compagne occupaient jusqu’à la nuit cauchemardesque qu’ils ont vécue. (©Le Pays d’Auge)

 Dans la nuit du samedi 12 au dimanche 13 février 2022, des incendies criminels se sont succédé à Lisieux (Calvados), rue Albert Camus, rue Charles Péguy, Chemin de la cavée et Chemin du moulin. Dix voitures et deux habitations ont été touchées par le feu. Chemin de la Cavée, vers 1 h, l’incendie criminel aurait pu coûter la vie de quatre personnes.

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« Ma chienne est arrivée sur mon oreiller, ce qui m’a réveillé, et j’ai entendu un sifflement, comme un feu d’artifice dehors », raconte Coralie, 20 ans. « J’ai vu par la fenêtre qu’il y avait du feu. Quand j’ai ouvert la porte d’entrée, j’ai vu des flammes entre les voitures. J’ai refermé la porte, j’ai crié, ce qui a réveillé ma voisine, et je suis allé prévenir mon copain. »

Quentin, 21 ans, a eu le réflexe d’aller tambouriner à la porte de sa voisine, âgée d’une cinquantaine d’années. « Elle est partie réveiller son fils », se souvient le jeune homme. « Ils nous ont rejoints. »

Échapper aux flammes

Entre-temps, le feu s’est aggravé et la solution trouvée pour y échapper est de sauter du premier étage, depuis un couloir extérieur. Les occupants, y compris la chienne, sautent depuis le même endroit. Hélas, la voisine de Coralie et Quentin s’est mal réceptionnée et reste alors immobilisée au sol alors que les flammes s’approchent.

« Il était temps que les secours arrivent car le feu arrivait dans le chemin »

Quentinrescapé de l’incendie Chemin de la cavée

« C’était horrible », ajoute Coralie, qui a encore à l’esprit le son des klaxons quand les trois voitures se sont mises à brûler, ainsi que la crainte de l’explosion. « Les pompiers ont fait leur travail. »

Entretenant de bons rapports avec leur voisine, le couple se tient informé de son hospitalisation.

Mercredi 16 février 2022, Quentin a assisté au remorquage de sa voiture incendiée trois jours plus tôt chemin de la Cavée, à Lisieux. (©Le Pays d’Auge)

Suspicions

Coralie et Quentin ne se connaissent pas d’ennemis. Mais ils ont en souvenir des faits étranges. « Nous pensons avoir vu des repérages en janvier », déclare Quentin. « Un jour, un bout de bois d’un mètre dépassait de ma roue arrière. » De son côté, la semaine précédant l’incendie, Coralie a trouvé un gros morceau coupant de céramique à l’endroit précis où sa voiture doit rouler pour se garer.

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Galères administratives

Interrogé à propos des assurances, le couple répond : « c’est compliqué ». Alors qu’ils n’ont plus leurs voitures pour aller travailler, la jeune femme n’a pas obtenu de voiture et son compagnon ne peut en obtenir une que le temps d’une journée.
Pour l’hébergement, ils ont pu compter sur de la famille mais cherche aujourd’hui une solution de relogement qui soit viable.

Dimanche 13 février 2022, vers 1 h, devant la porte de cette maison chemin de la Cavée à Lisieux (Calvados), trois voitures, dont celle de Coralie et celle de Quentin, ont été brûlées. (©Le Pays d’Auge)

Face aux difficultés, Quentin tient à remercier les collèges de son équipe de la Sca Normande « très bienveillants dès la première minute », qui ont aidé quand il y avait besoin, notamment pour du déménagement ou du prêt de matériel.

Impact psychologique

Le couple fait part de son incompréhension et se dit dépité. « C’était calme ici », résume amèrement Quentin en observant ce qu’il reste de l’appartement que lui et sa compagne louaient. Confiant avoir les nerfs à bout, Coralie ajoute : « C’est psychologiquement très dur. Ceux qui ont fait ça ont cassé notre vie en une nuit ».

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Contacté par téléphone jeudi après-midi, Lionel, propriétaire de la maison, a le sentiment qu’il y a plusieurs coupables. « Ce qu’on voit là est le reflet d’une société malade », déplore Lionel. Il prévoit de reconstruire cette maison de 1974 qu’il avait modernisée et reconditionné en trois appartements il y a une dizaine d’années dans « une rue peu connue ». Mais il pense avant tout à ceux qui ont dû échapper au feu : « ce qui me gêne le plus là-dedans est qu’une dame a dû partir à l’hôpital et il y a des jeunes qui se retrouvent à la rue ».

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