Le contexte
La logique est une notion inconnue de la Ligue des champions. Elle lui préfère la folie, le jeu et le suspense. Et cette édition 2019 est l’un de ses plus beaux crus. Retrouver Liverpool et Tottenham en finale n’est pas loin de résumer parfaitement toute la compétition. Les deux équipes se sont sorties de situations improbables en demi-finales, au terme de deux remontées hallucinantes, face à Barcelone pour les Reds et à Amsterdam pour les Spurs, pour se retrouver pour la 3e fois de la fois de la saison.
Mais il serait bien hasardeux de se baser sur ce qui a pu se passer entre eux en Premier League (2-2 à Anfield, victoire 1-2 des Reds à Wembley) pour imaginer à quoi ressemblera cette 64e finale de la Ligue des champions. Bien sûr, on est en droit de s’attendre à une finale ouverte, entre deux équipes joueuses et qui n’hésitent jamais à se projeter vers l’avant. Mais il ne faudra pas négliger l’impact du tour précédent. Liverpool comme Tottenham sont passés si proche de la sortie que l’on voit mal ce qui pourrait les arrêter. Comme si le destin les accompagnait. A condition de savoir garder ses nerfs.
Mauricio Pochettino et Hugo Lloris fêtent la qualification de Tottenham face à l’AjaxGetty Images
En ce sens, l’expérience de 2018 des Reds, certes malencontreuse avec cette défaite (3-1) face au Real, est un avantage considérable. Liverpool sait comment aborder un rendez-vous de cette importance. Jürgen Klopp aussi, même si aucun des deux n’y a jamais remporté la victoire, en tout cas dans un passé récent pour les Reds. Liverpool peut aussi compter sur une défense bien plus sûre. Deux points qui font des Reds le favori logique de cette finale. Mais cette Ligue des champions 2019 n’a jamais aimé la logique. Elle lui préfère la folie et cela pourrait bien encore être le cas à Madrid.
Le joueur à suivre : Georginio Wijnaldum (Liverpool)
Si Liverpool veut sa 6e Ligue des champions, sa première depuis 2005, cela passera bien sûr par la réussite de ses hommes forts offensifs. Mais les Reds devront avant tout gagner la bataille du milieu de terrain. Avec Eriksen, Sissoko ou encore Wanyama, le cœur du jeu est l’un des points forts de Tottenham. Héros improbable avec Origi de la demi-finale retour face à Barcelone avec ce doublé, le Néerlandais veut effacer la déception de 2018.
Georginio Wijnaldum fou de joie après avoir marqué lors du match Liverpool – Barcelone, le 7 mai 2019 à Anfield.Getty Images
Trois stats à avoir en tête
11 : Il faut remonter à 11 ans pour trouver trace d’une finale opposant deux clubs anglais. Le Manchester United de Cristiano Ronaldo s’était alors imposé en 2008 aux tirs aux buts (1-1, 6 tab à 5) face à Chelsea.
1 : Tottenham est un novice à ce stade de la compétition. Si les Spurs comptent trois Coupes d’Europe au palmarès (C3 1972 et 1984, C2 1963), ils n’avaient encore jamais rallié la finale de la compétition. Liverpool en est à sa 9e.
3 : En finale de la Ligue des champions pour la deuxième année consécutive, Liverpool va tenter d’éviter de devenir le troisième club de l’histoire à réaliser un « back-to-back » perdant après la Juventus (1997-1998) et Valence (2000-2001).
Ils ont dit
Jürgen Klopp :
Mauricio Pochettino:
Notre avis
Il y a tout pour une finale magique. Deux clubs miraculés, qui se connaissent parfaitement et qui savent comment exploiter les faiblesses de leur adversaire. Fort de son expérience de l’an passé et de son exploit face au FC Barcelone, Liverpool part avec une longueur d’avance s’il reproduit sa performance de la demi-finale retour dans l’intensité et l’efficacité. Si c’est le cas, les Reds pourront compter sur la qualité de ses joueurs offensifs pour concrétiser leurs temps forts. Mais ils auraient tort de sous-estimer les Spurs, surprenants d’efficacité face à Manchester City en quarts et mentalement impressionnants en demie. Toutes les qualités nécessaires pour espérer gagner la plus belle des Coupes d’Europe.
Jürgen Klopp und Liverpool verlieren das Champions-League-Finale 2018.Getty Images