Nice: Le maire Christian Estrosi entendu par la justice au sujet de l’attentat

Christian Estrosi lors d’un conseil municipal à Nice le 25 avril 2016. — BEBERT BRUNO/SIPA

C’est la municipalité qui l’a annoncé mardi soir. Le maire LR de NiceChristian Estrosi et son premier adjoint Philippe Pradal ont été entendus par la justice. Ils ont été auditionnés en tant que témoins assistés dans l’enquête sur les mesures de sécurité mises en place lors de l’
attentat de Nice.

« MM. Christian Estrosi et Philippe Pradal et la ville de Nice ont été appelés à témoigner en qualité de témoins assistés dans l’enquête relative aux conditions de sécurité de l’attentat du 14 juillet 2016, a expliqué la mairie dans un communiqué. Comme ils le souhaitaient, ils ont pu répondre à toutes les questions permettant ainsi de contribuer à la manifestation de la vérité et apporter des réponses aux interrogations légitimes des victimes et de leurs familles. »

Dispositif de sécurité

Deux juges d’instruction sont chargés sur l’enquête pour mise en danger de la vie d’autrui concernant le dispositif de sécurité du 14 juillet 2016 à Nice. Ce jour-là, Lahouaiej Bouhlel, chauffeur-livreur tunisien de 31 ans, avait tué 86 personnes et en avait blessé 400 autres en lançant son camion sur la foule après le feu d’artifice de la fête nationale, selon un mode opératoire préconisé par l’organisation État islamique.

La justice s’intéresse aux conditions dans lesquelles a été mis en place le dispositif de sécurité autour des festivités, dont le feu d’artifice, du 14 juillet sur la promenade des Anglais.

« Un rôle clef »

Début avril, sous le même statut de témoin assisté, François-Xavier Lauch, directeur de cabinet du préfet des Alpes-Maritimes au moment de l’attentat, avait également été entendu. Il est aujourd’hui chef de cabinet d’Emmanuel Macron.

Celui-ci avait reconnu devant les juges avoir joué « un rôle clé dans la validation du choix du dispositif de sécurisation ». Il a aussi assuré que la menace d’un camion bélier n’avait jamais été envisagée « au cours des préparations de l’Euro » de football 2016, organisé en France et achevé le 10 juillet 2016 : « Nous avions à l’esprit pour l’Euro l’hypothèse d’un véhicule fou (…), à savoir la personne désorientée ou les frères Kouachi dans leur Clio ». « Le fait qu’un individu ait pu se mettre au volant d’un 19 tonnes et arriver à une telle vitesse était pour moi inenvisageable et inenvisagé », a-t-il déclaré, selon ces éléments de l’enquête.

Vidéosurveillance

Les juges chargés de l’enquête depuis deux ans avaient aussi déjà entendu comme « suspects libres » sept responsables de la ville de Nice, dont une proche conseillère du cabinet de Christian Estrosi, conseillère spéciale pour la sécurité au moment de l’attentat. Ils se sont aussi intéressés de près au fonctionnement de la vidéosurveillance à Nice, ville parmi les plus équipées en France en caméras, pour tenter de comprendre pourquoi le terroriste n’a pas été repéré dans les jours précédant l’attentat.

Saisis pour « mise en danger de la vie d’autrui », les juges envisagent de requalifier l’enquête en homicide et blessures involontaires, selon ces éléments de l’enquête judiciaire.

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