Dimanche 21 juillet, la Belgique vivait un triple événement historique : l’abdication du roi Albert II, l’intronisation de son successeur, Philippe, et la fête nationale qui commémore le serment prêté, le 21 juillet 1831, par Léopold de Saxe-Cobourg, premier roi des Belges, de rester fidèle à la Constitution. Au terme de cette intense journée, célébrée avec simplicité et sans faste superflu, le roi Philippe et la nouvelle reine Mathilde se sont présentés une dernière fois au balcon du palais royal à Bruxelles…
En fin de soirée, le roi Philippe quitte son uniforme militaire pour un costume bleu marine et une cravate rouge. La très appréciée Mathilde, mère de ses quatre enfants, nouvelle reine des Belges, porte désormais une robe fleurie bleue. Il est 22h15 quand le couple royal réapparaît au balcon du palais pour remercier les Belges. Ce n’est pas prévu dans le protocole, mais le roi Philippe prononce quelques mots : « Merci à tous d’être là pour fêter ce grand jour avec nous. Ensemble nous avons vécu une très bonne journée. Merci pour votre soutien et votre confiance. Soyons fiers de notre beau pays. Nous vous souhaitons encore une bonne fête. » Les vivats de la foule retentissent. Mathilde affiche un large sourire. Philippe la tient par la taille. Ils s’embrassent. L’image est celle d’un couple tendre, conscient d’ouvrir un chapitre capital de son existence avec pour mission d’assurer l’unification des Belges. C’est l’image d’un souverain qui a réussi sa prise de position en se montrant à l’aise et naturel, tandis que beaucoup craignaient sa timidité maladive. Si l’habit ne fait pas le moine, la fonction peut-elle faire l’homme ? Après ces quelques mots, devant presque 25 000 personnes réunies sur la place, un feu d’artifice est tiré : 6 500 fusées ont illuminé de le ciel de Bruxelles.
Un long dimanche
La journée a débuté dès 9h par un Te Deum en la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule réunissant toute la famille royale. En sortant de l’église, le roi Albert II et son épouse, la reine Paola, d’un côté, et le couple princier Philippe et Mathilde de l’autre s’offrent un premier bain de foule. À 10h30, tous se retrouvent au palais pour voir Albert signer l’acte d’abdication. Un moment d’intense émotion et de spontanéité durant lequel il remercie son épouse en lui adressant « un gros kiss ». L’expression fait sourire… et le tour du web.
La prochaine étape, sans doute la plus importante, est la prestation de serment de Philippe devant la chambre réunie, sénateurs et députés pendus à ses lèvres. Sa famille au premier rang. « Je jure d’observer la Constitution et les lois du peuple belge, de maintenir l’indépendance nationale et l’intégrité du territoire, a solennellement déclaré Philippe en néerlandais, français et allemand, les trois langues nationales. J’entame mon règne avec la volonté de me mettre au service de tous les Belges. » Philippe devient le septième roi des Belges. La main n’a pas tremblé.
À 13h00, le nouveau couple royal se présente au balcon du palais, acclamé par la foule. Sa ferveur redouble d’intensité quand les rejoignent Albert et Paola, puis leurs quatre enfants : Gabriel (né le 20 août 2003), Emmanuel (né le 4 octobre 2005), Éléonore (née le 16 avril 2008) et, bien sûr, Élisabeth. À 12 ans, cette charmante fillette en robe rouge est la nouvelle princesse héritière du trône de Belgique.
La Belgique a un nouveau roi, les célébrations de la fête nationale se poursuivent à 17h par les traditionnels défilés militaires (avec passage en revue des troupes par le souverain) et civiles. À 19h, Philippe et Mathilde prennent un nouveau bain de foule au parc royal, transformé comme chaque année en kermesse. Selon les chiffres de la police, 500 000 personnes ont assisté à Bruxelles à cette journée exceptionnelle.