Procès de l’attentat de Nice: «J’allais de corps en corps, je n’arrêtais pas de leur dire que je les aimais»

Ça ressemble à une photo de famille ordinaire. Six convives autour d’une table, quelques verres de blonde fraîche, des sourires larges sur les visages et des lunettes de soleil. Après le déjeuner, le groupe doit assister à la cérémonie du 14 juillet organisée à Gattières, un village de l’arrière-pays niçois. Christophe, ancien militaire, est porte-drapeau. Toute la tribu est très fière, ses parents et beaux-parents sont venus spécialement pour l’occasion. Il y a aussi sa femme, Véronique, et le fils de cette dernière, Michaël, 28 ans.

Pour prolonger la fête, la famille décide de rouler jusqu’à Nice pour assister au feu d’artifice. Sur le chemin du retour, alors qu’ils marchent ensemble sur la promenade des Anglais en direction des voitures, Christophe se retourne, saisi par un bruit, enfin quelque chose, il ne sait pas dire quoi, il n’est pas très sûr. L’homme robuste, polo bleu et épaules de rugbyman, aujourd’hui âgé de 50 ans, témoigne timidement ce mardi devant la cour d’assises spéciale, au procès de l’attentat du 14 juillet 2016. «Moi, j’ai juste eu le temps de me décaler, de voir passer le camion. Et de tous les voir.» Ce n’était pas une photo ordinaire, c’était la dernière. Christophe est le seul survivant.

Seul dans la foule meurtrie

Après le passage du camion, il retrouve son père le visage très abîmé, mais espère que sa mère sera sauvée. «A ce moment, ce qui est hyperdifficile, c’est de ne pas pouvoir être avec tous. On ne sait pas si on fait assez pour l’un, assez pour l’autre»,

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