Sans festivités du 14 juillet, les artificiers aspirent à une arrière saison

Lors du feu d’artifice du 14-Juillet 2019 à Carcassonne réalisé par l’entreprise toulousaine de pyrotechie Ruggieri. — Ruggieri

Un 14 juillet sans feu d’artifice c’est un peu comme un Noël sans sapin, ça manque de saveur. Et pourtant, c’est bien ce qui attend un certain nombre de villes en France le jour de la Fête nationale en raison de la crise du
coronavirus. Certes
Paris a annoncé ce mercredi qu’elle maintenait son spectacle pyrotechnique, mais il aura lieu sans spectateur.

S’il est symbolique, il est loin de représenter la majorité des 12.000 feux tirés chaque année en France, la plupart du temps devant moins de 5.000 personnes, la fameuse jauge maximale pour tout rassemblement jusqu’en septembre. Si des petites communes ont décidé de maintenir ce rendez-vous, la plupart l’ont annulé. C’est le cas à Toulouse où des dizaines de milliers de personnes se pressent chaque année, ou encore à la cité de Carcassonne, une référence.

Deux feux d’artifice assurés par la société pyrotechnique toulousaine Ruggieri. « Nous allons faire moins de 10 % des feux d’artifice prévus les 13 et 14 juillet, soit 4.000 à travers la France. C’est une tradition, un spectacle gratuit, qui n’aura pas lieu, sauf dans certaines communes où les terrains sont assez grands pour mettre en place les gestes barrières », explique Jean-Michel Dambielle, son directeur général opérationnel qui se retrouve avec un stock de 5 millions d’euros sur les bras.

Près de 80 % du chiffre d’affaires le 14 juillet

Dès le début du confinement, il a vu les contrats dénoncés les uns après les autres pour cet été. Si le 14 juillet représente 60 à 80 % du chiffre d’affaires des sociétés selon le syndicat des fabricants d’explosifs de pyrotechnie et d’artifices (Sfepa), « près de 100 % du marché est concentré entre juin et septembre », relève Jean-Michel Dambielle.

Le ciel se pare dans certains coins de France de 1.000 feux au 15 août. Si certains ont pu espérer rebondir à ce moment-là, c’est peine perdue, les communes ayant aussi pour la plupart annulé ces festivités. Ce qui va mettre plusieurs milliers d’artificiers au chômage technique. Chez Ruggieri, habituellement, les effectifs passent d’une soixantaine à l’année à plus de cent personnes entre avril et juillet. Les concessionnaires avec qui ils travaillent sont aussi touchés.

« Nous avons 80 % de nos effectifs au chômage partiel. Nous, nous appartenons au groupe Etienne-Lacroix qui a la trésorerie pour nous soutenir. Mais il y aura beaucoup de casse », prédit le responsable. Si pour lui la santé reste la priorité, il déplore la « confusion » qu’a pu faire naître le maintien de la Fête de la musique dans certains endroits.

A défaut de pouvoir compter sur des rendez-vous importants comme l’exposition universelle de Dubaï reportée à l’an prochain, Ruggieri a mis au point un spectacle de remerciement pour les personnels soignants avec plusieurs tableaux. Un feu qui pourrait être tiré en journée. « Quelques clients sont intéressés, mais il y a encore un manque de vision sur l’avenir », déplore Jean-Michel Dambielle.

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