Seine-et-Marne. L’achat de feux d’artifice interdits

 

Des échauffourées ont eu lieu dimanche 19 mars 2020 à Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine) (©Capture Twitter / Rémy Buisine)

Les violences urbaines qui ont eu lieu dans plusieurs villes de proche banlieue parisienne,  après qu’un motard a été grièvement blessé au cours de son interpellation à Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine), ont des répercussions jusqu’en Seine-et-Marne.

« Depuis la nuit du samedi 18 au dimanche 19 avril 2020, l’agglomération parisienne est confrontée à des violences graves commises en réunion et de manière récurrente par des groupes d’individus à l’encontre des forces de l’ordre, explique un arrêté pris ce jour par le préfet Thierry Coudert. Ces violences se traduisent principalement par des tirs de mortiers mais aussi des jets de substances ».

Et poursuit : « Ces violences urbaines concernent aujourd’hui l’ensemble du territoire ».

Des interdictions jusqu’au 27 avril

En conséquence, le préfet de Seine-et-Marne vient d’interdire, mercredi 22 avril 2020, l’achat ainsi que la détention d’artifices de divertissement et d’engins pyrotechniques sur tout le territoire.

Le transport  de différents mélanges inflammables (essence, pétrole, gaz, alcool à brûler…) est  également interdit

L’utilisation de ces produits pour un usage professionnel est toujours possible.

Ces interdictions sont de mise dès ce mercredi 22 avril à 20h jusqu’au 27 avril à 8h.

Un feu d’artifice est un procédé pyrotechnique utilisant des explosifs déflagrants visant à produire du son, de la lumière et de la fumée à l’aide d’une composition pyrotechnique (en). Les feux d’artifice sont originaires de Chine, où ils ont été développés à partir de la poudre noire avant d’être importés en Europe, où divers alchimistes et pyrotechniciens ont participé à leur développement.

Ils sont souvent utilisés dans des spectacles pyrotechniques (fêtes nationales, jour de l’an, événements, etc.) et autrefois pour éloigner les esprits maléfiques.
Les origines exactes de la poudre noire font encore débat.

En 1044, le Wujing Zongyao proposait une recette associant soufre, salpêtre et d’autres sels pouvant prendre feu et être lancé depuis des catapultes.

Au XIe siècle, des pétards — tubes de parchemin scellés aux extrémités à l’exception d’un trou permettant l’allumage — ont été développés, selon une recette proche de celle de la poudre à canon d’aujourd’hui.

En 1240, les Arabes acquirent des connaissances sur la poudre à canon et ses utilisations en Chine. Un Syrien nommé Hasan al-Rammah a écrit sur les roquettes, les feux d’artifice et d’autres incendiaires, en utilisant des termes suggérant qu’il tirait ses connaissances de sources chinoises, telles que ses références aux feux d’artifice comme « fleurs chinoises ».

Deux siècles plus tard, Marco Polo ramène la poudre noire en Europe. Dans les années 1235 à 1290, Roger Bacon, philosophe et alchimiste anglais de renom étudie la poudre noire. Il découvre les proportions menant à la recette de la poudre à canon et que son confinement est le secret de l’explosion violente des feux d’artifice. Depuis, la poudre noire a été parallèlement utilisée pour la guerre et les fêtes, jusqu’au XIXe siècle où l’avènement de la chimie moderne colore les feux d’artifice qui étaient antérieurement principalement jaunes ou blancs.

En 1487, un premier spectacle pyrotechnique marque en Angleterre le couronnement d’Élisabeth d’York.

En 1572, des feux d’artifice sont tirés devant Élisabeth Ire. Adrien Romain, mathématicien flamand les évoque en 1611. En France, le premier vrai feu (avec poudre) semble avoir été organisé en 16061, à l’occasion du baptême du futur Louis XIII, par le duc de Sully devant plus de dix mille personnes assemblées dans une plaine située à l’Est de Fontainebleau2,3. Celui tiré place des Vosges à Paris (alors Place Royale), pour le mariage d’Anne d’Autriche avec Louis XIII en 1615 qui met fin aux hostilités entre Bourbons et Habsbourg, est également célèbre. Un Traité des feux artificiels… (traité d’artillerie et de pyrotechnie), y consacre son cinquième chapitre (d’un point de vue militaire) par Francis Malthus, ingénieur anglais nommé Commissaire des Feux et Artifices dans l’armée française, au service de Louis XIII, qui a introduit l’usage du mortier dans l’armée française4 (aussi nommé en France François de Malte, ou François de Malthe4). Les feux d’artifice se développent surtout au XVIIe siècle mais provoquent souvent des embrasements. Un des plus connus a lieu lors du mariage du futur Louis XVI avec la jeune Marie-Antoinette d’Autriche le 16 mai 1770 : le feu d’artifice sur la place Louis XV à Paris dégénère en incendie et provoque une panique dans la foule, faisant 132 morts5.

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