Simon Kearney | Feu d’artifice pop (7/10) | La Presse

Simon Kearney est un des plus actifs représentants de la scène musicale de Québec, qui multiplie les collaborations et les projets rassembleurs — il faut voir sa websérie Plaisir coupant, qui allie cuisine et artistes émergents, pour bien comprendre le personnage.

Simon Kearney est un des plus actifs représentants de la scène musicale de Québec, qui multiplie les collaborations et les projets rassembleurs — il faut voir sa websérie Plaisir coupant, qui allie cuisine et artistes émergents, pour bien comprendre le personnage. L’auteur-compositeur-interprète qualifie lui-même sa musique de rock’n’pop, mais dans ce troisième album, tout comme dans son chouette précédent Maison ouverte, il penche surtout vers la pop, dont il reprend les codes à la sauce keb avec une amusante désinvolture et beaucoup d’ambition.

Il y a quelque chose de très décomplexé dans cet album qui part dans toutes les directions (trop ?), entre le funk chanté avec une voix de tête (On ne vit qu’une seule fois), l’hymne pop à la Dua Lipa (Deux pieds dans la tombe, avec Lou-Adriane Cassidy) ou la ballade soul (Honnête). « Je veux être libre comme Jean Leloup », chante-t-il justement dans la chanson… Jean Leloup, mais on pense aussi à Hubert Lenoir, tant dans l’éclectisme que dans ce désir de transcender la pop.

Pour y arriver, Simon Kearney s’est entouré de multiples talents, à l’écriture Jérôme 50, Kinkead, Simon Lachance et Philippe B, a coréalisé son album avec le très solide Marc Chartrain (Patrice Michaud, Daniel Bélanger) et engagé une foule de musiciens — le Montréal Honrstars, le quatuor Esca —, question de se donner les moyens de ses ambitions.

Si parfois on cherche sa vraie personnalité à travers ce foisonnement d’idées, on ne boude pas notre plaisir pour autant : América est un feu d’artifice festif et plein de groove, parfois même très drôle — le chanteur est aussi un bon raconteur, et le punch de la chanson Téléphone est là pour le prouver. Comme il le dit si bien dans On ne vit qu’une seule fois : « Le plaisir n’est pas mort ». Oh que non.

Pop

América

Simon Kearney

Sphere Musique

7/10

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