Y aura-t-il des feux d’artifice du 14-juillet à Lille ? Les artificiers sont inquiets

 

Les feux d’artifice du 14-juillet de la métropole de Lille vont-ils être annulés ? Les artificiers sont inquiets. (©AV/Lille actu/Archives)

Épidémie de Covid-19 oblige, les célébrations de la Fête nationale du 14-juillet vont devoir s’adapter. C’est le cas notamment des traditionnels feux d’artifice qui réunissent habituellement les foules. Dans la métropole de Lille (Nord), les artificiers font grise mine.

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« Une saison catastrophe » pour les artificiers

Assister à un feu d’artifice le 14-juillet 2020 dans la métropole lilloise devrait en effet être difficile. La Ville de Lille a retiré son appel d’offre pour son traditionnel feu d’artifice du Champ de Mars. Les communes de Lambersart et de Templeuve ont officialisé l’annulation des tirs.

En 2012, les intempéries avaient empêché la tenue de certains feux d’artifice le jour de la fête nationale. Pour la plupart, ils avaient été reportés à des soirées plus clémentes. Cette année, le confinement a entraîné une première vague d’annulations. À l’annonce de son prolongement, elles se sont multipliées. Des annulations que déplorent les artificiers. La majorité des tirs rassemblant moins de 5 000 personnes, en plein air, le risque de transmission du virus est, selon les artificiers, moins élevé.

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« Cela va être une saison catastrophe, et sans précédent pour nous », déplore Frédéric Boutry, gérant de la SARL Régie Fête Pyrotechnie basée à Harnes (Pas-de-Calais). Il estime perdre 70 % de son chiffre d’affaire.

D’habitude nous avons environ 250 spectacles ce jour-là. Aujourd’hui (15 juin 2020, NDLR) seuls sept sont confirmés.

« Une année blanche »

L’événementiel sera l’un des derniers secteurs qui repartira. Or les investissements sont lourds dans ces professions. Le matériel nécessite d’être stocké dans de vastes locaux. La mise aux normes est coûteuse.

On attendait le discours du président, mais il n’a rien annoncé pour notre métier.

« C’est une année blanche. Heureusement on est solides, mais pour des confrères qui font entre vingt et trente feux par an ça va être dur », regrette Philippe Hollebecq, gérant de la SARL roubaisienne Wagnon Artifices.

Des feux d’artifices retransmis en direct ?

La profession se mobilise. Des propositions intermédiaires émergent pour éviter que la Fête nationale ne soit totalement rayée du calendrier 2020. Dans les petits villages où de grands immeubles ne bouchent pas la vue, les habitants pourraient admirer le feu d’artifice depuis chez eux. « Nous avons aussi envisagé qu’ils restent dans leurs voitures ! », propose Philippe Hollebecq.

Spécialiste des feux d’artifice depuis 1952 et leader du marché dans le Nord, 90 % de ses clients sont des municipalités. Les 13 et 14 juillet représentent 80 % de son chiffre d’affaire. Philippe Hollebecq emploie 250 personnes pour les deux jours. Des retransmission en direct ou en léger différé sont aussi à l’étude. « Ou simplement le bruit », se résigne Frédéric Boutry. Tout dépend du site, de la faisabilité et des options possibles dans les villes.

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Décaler les feux d’artifice du 14-juillet ?

Autre solution : décaler les tirs. Certains pourraient être reprogrammés pour les Journées du patrimoine en septembre, ou encore pour les fêtes de fin d’année. Les artificiers souhaitent que les feux d’artifice du 15-août soient maintenus. Dans tous les cas, ce n’est pas le budget entier des tirs du 14-juillet qui sera reporté. « Cela va juste limiter la casse », ose espérer Frédéric Boutry. Les communes font déjà face à une augmentation de leurs frais pour mettre en place les protocoles sanitaires, notamment dans les écoles.

Le ville de Hem va maintenir son spectacle, mais sous une forme différente, sans concert. Les gestes barrières devront être respectés. Le public sera canalisé et comptabilisé. « La jauge habituelle sera divisée par deux ou trois », indique Frédéric Boutry. Le feu d’artifice de la Madeleine sera tout aérien, en hauteur. Les rassemblements pour y assister seront interdits. Mais tous les habitants n’arriveront pas à le voir de chez eux.

Les artificiers ne perdent pas espoir pour autant. Une recrudescence des commandes est encore possible. Ils se préparent à une forte demande de dernière minute. « L’important c’est de garder le moral. Je reste optimiste. Les communes sont surprises de ce que l’ont peut faire », conclut Frédéric Boutry.

Elsa Teiton

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