Pas de réponse avant la fin de l’année dans l’enquête sur le feu d’artifice dramatique à Cholet

Un peu plus d’une semaine après les faits, le procureur de la République d’Angers fait le point sur l’enquête concernant l’accident de tir qui a fait deux morts et plusieurs blessés lors du feu d’artifice tiré le 14 juillet au soir à Cholet.

C’est ce lundi 25 juillet qu’auront lieu les obsèques des deux victimes d’une même famille, un garçon de 7 ans et sa sœur de 24 ans, décédés lors du feu d’artifice tiré le 14 juillet à Cholet.

Dans la ville, les questions restent posées, beaucoup sont étonnés des circonstances de ce drame.

« Je suppose qu’il y a un problème d’organisation ou de sécurité qui n’a pas été suffisamment respectée » déclare un Choletais croisé ce vendredi matin. Mais qui sont les responsables ? s’interroge-t-il, les organisateurs ou ceux qui se sont trop approchés du tir. « Des choses comme ça ne devraient pas se produire » estime-t-il.

« On se pose des questions » reconnaît une choletaise qui, mère d’un jeune enfant de 7 ans, se sent touchée par ce drame. « On aimerait savoir qui est fautif, dit-elle. On va voir les feux d’artifice avec les enfants, la famille, ça peut arriver à tout le monde. »

Deux experts mandatés

L’enquête dirigée par le procureur de la République d’Angers, Eric Bouillard avance.

« On est toujours dans une phase où on va essayer de fixer les choses et les remettre en place telles qu’elles étaient au moment où s’est produit l’accident. » déclare-t-il.

En dehors des deux décédés et d’un blessé grave, une dizaine de personnes se sont signalées auprès des enquêteurs comme ayant subi des séquelles et ont été entendues. Une quinzaine d’autres ont également été impactées.

Première chose : voir comment les fusées ont quitté le pas de tir et dans quelle direction. C’est un point important pour l’enquête. 

Pour cela, les enquêteurs étudient plusieurs vidéos du drame.

« A ce jour, on sait qu’un feu s’est produit dans le bas d’une des caisses qui étaient censées contenir des tubes destinés à lancer des produits » précise Eric Bouillard.

Deux experts, un ingénieur et un pyrotechnicien, ont été mandatés pour travailler sur ce dossier pendant les mois qui viennent. Ils tenteront de répondre à plusieurs questions :

  • Quels sont les produits qui ont été projetés ?
  • Avec quelle violence et dans quelle direction ?
  • Où se situe le dysfonctionnement ?
  • Quelle distance de sécurité devait être imposée entre le pas de tir et le public ?

« Il n’aurait pas dû y avoir de personnes dans cette zone »

« Les deux personnes décédées se trouvaient à peu près à 45 mètres du pas de tir au moment où elles ont été touchées par les tirs qui ont dysfonctionné, ajoute le procureur. La règle d’un feu d’artifice, c’est que le pyrotechnicien va déterminer lui même le périmètre de sécurité qu’il estime devoir être respecté en fonction des feux qu’il va utiliser. »

Or, selon les premiers éléments de l’enquête, cette zone a été déterminée à 150 mètres pour le feu d’artifice qui a été tiré le 14 juillet 2022 à Cholet. 

« Il n’aurait pas dû y avoir de personnes dans cette zone de 150 mètres. » en conclut Eric Bouillard.

Mais à qui la faute ?

Des perquisitions ont été menées chez le pyrotechnicien en cause ce soir-là et dans les locaux de Cholet Evénements, l’organisateur de ce feu d’artifice.

« Est-ce qu’il existait des institutions ou des personnes chargées de faire respecter ce périmètre de sécurité ? » s’interroge le procureur.

L’autre aspect qui a choqué le public, c’est que le feu d’artifice s’est déroulé jusqu’à son terme malgré le drame. 

« L’artificier a perçu un dysfonctionnement, selon le procureur Bouillard. Mais il n’en a pas compris tout de suite les conséquences et il a donc continué le feu d’artifice,. Il y a une zone qui devra être éclairée. »

L’enquête se poursuit donc et des réponses plus précises n’arriveront sans doute pas avant la fin de cette année 2022.

 

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