Carcassonne. 30 ans qu’il met le feu à la Cité pour le 14-Juillet

La cité a toujours été le terrain de jeu préféré pour André Hérédia./Photo DDM, Roger Garcia.

Le 14 juillet 2013 coïncide avec le trentième feu d’artifice qui sera tiré par André Hérédia. Ce Carcassonnais est devenu au fil de sa carrière l’artificier numéro un à la mairie. Trente ans qu’il met le feu à «sa» Cité.

On a dit pour lui que ce sera le dernier. Lui se refuse à confirmer qu’il passera la main lorsque le ciel s’éteindra dans la nuit du 14 juillet. «Je pourrais encore aider à la préparation du prochain», glisse André Hérédia qui participera dimanche au tir de son trentième feu d’artifice à la tête de l’équipe municipale qui collabore avec les établissements Lacroix-Ruggieri. Dire de ce Carcassonnais que la pyrotechnie entretient son feu sacré est un doux euphémisme. À telle enseigne que l’intéressé confie n’avoir pas encore pris sa décision sur son départ à la retraite. Pour l’heure, André Hérédia est tout entier à sa passion, et il se prépare à faire parler la poudre dans la nuit douce de la Fête Nationale.

Sur son passeport il n’est pas écrit «profession : artificier» mais c’est tout comme. «J’ai appris au fil de ma carrière à lire la partition d’un spectacle pyrotechnique. La prochaine comporte trente-quatre pages et mille lignes de commandes. Je parviens à imaginer, à deviner le scénario. Celui auquel vous assisterez, dimanche, est chargé en émotions. Le plaisir ensuite est de retrouver dans le ciel les images que je me suis fabriqué. Le cœur du métier est là !», explique ce Carcassonnais dont le calme, la précision des mots, trahissent la passion.

La pyrotechnie est un art difficile. «Un artificier digne de ce nom, explique André Heredia, doit mettre en scène sa connaissance du site, ses capacités artistiques et techniques. C’est très vrai à Carcassonne ou pas plus de quatre ou cinq entreprises dans le monde sont capables de tirer le feu du 14-Juillet». Ce n’est pas pour rien si Lacroix-Ruggieri utilise ce spectacle comme son meilleur argumentaire commercial. «C’est un feu très complexe à organiser sur six cents mètres de longueur, dans un site difficile d’accès, dont l’exécution doit tenir compte de normes sécuritaires qui évoluent en permanence. Carcassonne n’a jamais connu un accident grave dans cette manipulation de matière active en énorme quantité qu’est la poudre noire». André Hérédia est bien placé pour jouer avec le feu. En 2011, l’artificier carcassonnais a connu une belle frayeur. «Une bombe de 150 millimètres a explosé à un mètre cinquante de la cabine d e tir dans laquelle nous étions. Nous n’avons pas été blessés mais assourdis. J’ai le souvenir de bruits métalliques, d’un abîme comme celui dans le film «Le Grand Bleu». Nous avons continué le tir persuadés que tout avait explosé. Nous avons terminé la nuit aux urgences». André Hérédia raconte que les agents municipaux qui travaillent sur le feu d’artifice sont comme lui. Toute l’année, ils ne pensent qu’à une chose : allumer le feu sur les remparts de la Cité».


Trente techniciens

Le feu d’artifice de ce 14 juillet 2013 met en scène, pendant les quatre jours précédant l’événement, une trentaine de techniciens de la mairie et des établissements Lacroix-Ruggieri. «Féériques émotions, la Cité dans tous ses états» est le nouveau spectacle proposé au public. Entre 700 000 et 800 000 personnes sont attendues demain dans la préfecture audoise, pour assister à cette nouvelle épopée colorée et cadencée autour de nos émotions de base.

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