Avec près de 200.000 spectateurs à Saint-Cyprien ou 100.000 à Collioure, les feux d’artifice drainent une foule immense chaque été sur le littoral des Pyrénées-Orientales. Mais avec l’interdiction de tout rassemblement de plus de 5.000 personnes jusqu’au mois de septembre, ces temps forts de la saison estivale ne pourront pas être organisés cet été. Même les petits feux d’artifice du 14 juillet dans les villages sont fortement menacés.
80% des feux déjà annulés
« A ce jour, nous avons déjà 80% d’annulation sur les 300 feux que nous devions tirer cet été », déplore Patrick Caralp, le président de la société pyrotechnique « Mille et une étoiles » à Perpignan, l’une des plus importantes de la Région. « Depuis 40 ans que je fais ce métier, jamais je n’aurais pensé qu’il puisse y avoir un été sans feu d’artifice. C’est tellement ancré dans nos traditions. ».
L’entreprise qui fait habituellement travailler 150 artificiers pendant l’été, pour un chiffre d’affaires de plus de 1,2 millions d’euros, a dû mettre une partie de ses salariés en chômage partiel. « Depuis le mois d’octobre, nous étions sur le pont pour démarcher les clients, commander les marchandises, composer des feux, réaliser des synopsis de spectacle. Du jour au lendemain, tout a été remis en cause ». L’entreprise devait assurer notamment les feux de Sète, Agde, Narbonne, Saint-Cyprien, Le Barcarés ou encore Collioure.
Vers un report ?
Certaines communes comme le Barcarès ont déjà prévu de reporter à l’année prochaine le feu d’artifice qui avait été commandé pour cet été. D’autres réfléchissent à le tirer à l’automne ou en fin d’année. « Pourquoi pas le 31 décembre ? » s’interroge par exemple le maire de Collioure Guy Llobet.
Pour tenter de sauver les meubles, l’entreprise perpignanaise « Mille et une étoiles » propose d’ailleurs aux communes un spectacle inédit à partir de septembre : un feu d’artifice spécialement conçu « pour remercier le personnel soignant et tout ceux qui se sont mobilisés contre le coronavirus ». Pour son dirigeant Patrick Caralp, ce son-et-lumière de 18 minutes « serait l’occasion de célébrer l’unité nationale, à l’image du 14 juillet, mais d’une autre façon ». Plusieurs communes auraient déjà manifesté leur intérêt.