Cette année, le 14 juillet ne pétaradera pas

En 32 ans de carrière dans la pyrotechnie, Jacques Couturier n’a jamais connu une telle situation. Le gérant d’une des plus grosses structures de pyrotechnie de l’ouest, Jacques Couturier Organisation, a vu s’annuler tous ses contrats depuis mars, lui qui tire des feux d’artifices un peu partout en France.

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« Au mois de mars nous étions en pleine préparation des appels d’offre, des dossiers, des propositions, des bandes-son, des propositions artistiques, des marchés pour les marchés publics. Et nous avions déjà des spectacles. Juste avant le confinement nous devions faire la Fête du Citron à Menton qui a été annulée au dernier moment. Et puis après le festival de Monaco pour lequel nous sommes conseillers artistiques, a été annulé, le Futuroscope a été fermé, et puis le Hellfest a dû cesser et tout ça s’est déroulé en cascade. »

Annulations en cascade

Au fur et à mesure du déconfinement, l’espoir renaît… Avant de se heurter aux exigences des diverses préfectures concernant les feux d’artifice du 14 juillet, la plus grosse période en terme d’activité. Les Sables d’Olonne, St Malo, La Baule et plus loin Lyon, Toulon… Tous ont été annulés. Seul celui de Parthenay (79) semble faire de la résistance.

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« On a plusieurs centaines de feux dans l’année, on avait plus de 80 équipes l’année dernière au 14 juillet, près de 110 feux. Nous avions l’espoir de garder ces feux, parce qu’il y avait la volonté des maires de les réaliser. Mais les exigences des préfectures et des ministères ont fait que les villes ont jeté l’éponge les unes après les autres et aujourd’hui nous n’avons quasiment rien pour le 14 juillet. »

Des feux en fin d’été

Une perte considérable pour l’entreprise, d’autant que les projets se préparent bien en amont. Des communes ont d’ores-et-déjà communiqué leur souhait de reporter l’événement à une autre date. Un soulagement pour l’artificier vendéen.

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« Ce qui nous fait chaud au cœur c’est que des villes ont dit, on ne va pas annuler, on va reporter. St Gilles-Croix-de-Vie ça sera le 26 septembre, Les Sables, on va fixer une date de report, Niort aura lieu le 5 septembre, La Baule on est en discussion pour le faire au moment de la Toussaint… Donc tout ça n’est pas de la perte, c’est du report. C’est une bonne chose. »

L’inquiétude du milieu de la pyrotechnie

La maigre activité de cet été se fera donc en effectif minimal, avec les salariés de l’entreprise et sans les habituels intermittents. C’est donc tout un secteur qui va souffrir de la situation. Dans l’espoir d’une annulation des charges qui reposent sur la structure, le dirigeant se résigne à attendre des jours meilleurs.

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« Ce qui caractérise la difficulté c’est l’incertitude et l’impuissance. Nous on était ravis, on avait une saison formidable cette année encore, et même meilleure que l’année dernière, et en fait on est battus. On ne peut même pas nous en vouloir, si on avait fait des erreurs de gestion, si on avait été moins bons on se serait dit tant pis pour nous. Le maire qui arrête, on le comprend. Le préfet interdit mais là aussi, j’ai échangé avec des préfets, on se dit qu’à des endroits on risque d’avoir trop de monde et de ne pas dominer la situation donc on ne peut en vouloir à personne. Mise à part cette petite bête qu’on ne voit même pas… »

Jacques Couturier salue l’énergie de ses équipes et met un point d’honneur à ne pas licencier. Il faudra pour ça que la situation sanitaire ne reparte pas au rouge…

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